Read this page in EnglishEn collaboration avec nos partenaires de la République démocratique du Congo, nous avons élaboré un outil qui permet d’accéder à des informations financières essentielles et de nous assurer que les financements alloués répondent aux besoins de la nation.
Le défi
Face à une épidémie de mpox au long cours en RDC, les responsables de santé publique n’avaient pas la visibilité globale des fonds alloués, ce qui a compromis la coordination et entravé les actions de riposte.
La solution
Resolve to Save Lives et ses partenaires au niveau du gouvernement ont créé un outil de suivi financier dans le but d’accroître la transparence, d’améliorer la coordination et d’aligner le financement sur les priorités nationales.
L’impact
L’outil a mis au jour les lacunes en matière de financement, il a permis aux responsables de réaligner les ressources et il sert à présent de modèle à d’autres pays afin d’utiliser le financement mondial de la santé pour répondre aux priorités locales.
Le défi
Comment assurer la réussite de la réponse à la mpox sans une visibilité totale du financement ?
En décembre 2022, la République démocratique du Congo (RDC) a déclaré une épidémie nationale de mpox (anciennement appelée variole simienne) qui s’est depuis chiffrée à plus de 17 000 cas et 47 décès. Pourtant, face à la flambée des cas de mpox, les responsables de santé publique n’avaient qu’une vision partielle de la façon dont les fonds étaient alloués afin d’appuyer les différentes interventions à l’échelle du pays. Ils se sont alors employés à recueillir des informations pour appuyer la prise de décisions lors des réunions hebdomadaires de coordination nationale, mais les données étaient souvent dépassées, incomplètes ou tout simplement indisponibles.
La solution
Un outil de suivi financier détenu par l’État
En collaboration avec le Centre des ’Oopérations d’Urgences (COUSP), qui fait partie de l’Institut National de Santé Publique (INSP) au sein du Ministère de la Santé Publique de la RDC, Resolve to Save Lives a soutenu l’équipe de préparation dédiée pour la RDC – également connue sous le nom d’« Équipe A » ou « A-Team » – dans la mise au point d’un outil de suivi financier simple, efficace et durable, basé sur une application de tableur mobile. L’outil offre aux parties prenantes de haut niveau, parmi lesquelles les représentants du gouvernement, les partenaires de mise en œuvre et les bailleurs de fonds, un aperçu en temps réel de la façon dont les fonds dédiés à la lutte contre la mpox sont distribués à l’échelle du pays.
L’équipe a créé l’outil en mettant l’accent sur l’accessibilité à long terme ; il n’est donc pas associé à un logiciel personnalisé et ne dépend pas de consultants externes, et il appartient pleinement au gouvernement. Chaque semaine, les bailleurs de fonds renseignent leurs engagements financiers sur une feuille réservée à leur seul usage (accès et modification). Ces données sont ensuite intégrées dans des synthèses et des tableaux de bord faciles à appréhender pour les hauts responsables. La gestion quotidienne de l’outil est assurée par le COUSP, qui bénéficie d’un leadership interne solide assurant la pertinence et la pérennité du dispositif.
« Sur recommandation de la Banque mondiale, nous avons développé un outil qui apporte de la clarté au paysage du financement de la mpox, » a déclaré Michel Eyenga, conseiller principal en suivi et évaluation de l’équipe de préparation dédiée de la RDC. « Nous avons élaboré une solution simple et durable, qui est la propriété du gouvernement, et non un système sur mesure appelé à disparaître si tôt la crise terminée. »
Qu’est-ce qu’une « équipe de préparation dédiée » ?
Aussi appelées « équipes d’accélération » ou « Équipes A » (A-Teams), ces équipes d’experts en préparation accompagnent les parties prenantes dans leur organisation afin d’élaborer, de chiffrer, de mettre en œuvre et de surveiller les plans d’action nationaux pour la sécurité sanitaire. En RDC, l’Équipe A a appuyé la mise en place d’un cadre de coordination multisectoriel pour la sécurité sanitaire ainsi que les efforts de planification et de communication et elle apporte son soutien aux organismes publics dans le contexte de l’utilisation des fonds octroyés par la Banque mondiale.
Éclairer les décisions critiques
Chaque semaine, le personnel du Centre des O’opérations d’Urgences met à jour le tableau de bord et présente un aperçu des données lors des réunions du Comité national de coordination. Il s’agit notamment de la ventilation des niveaux de soutien des différents bailleurs de fonds, des opérations bénéficiant des fonds et des actions précisément engagées en réponse à l’urgence visée – comme l’achat d’EPI (Équipements de protection individuelle) ainsi que les analyses biologiques concernant la mpox et les vaccins. En disposant ainsi d’une vue d’ensemble complète des informations essentielles en matière de financement, les responsables sont à présent en mesure de cerner efficacement les lacunes de financement entre les provinces et d’identifier les disparités dans l’affectation des ressources. Bien que l’outil lui-même soit simple d’utilisation, il prend en charge un système permanent de coordination financière, associant la saisie des données, l’examen hebdomadaire et la prise de décision en temps réel dans un flux de travail reproductible sous l’égide du gouvernement. L’outil permet également aux responsables d’évaluer les conséquences des retards de financement et de mobiliser d’autres formes de soutien en conséquence.
L’impact
De meilleures décisions, plus rapidement
Conçu à l’origine comme un simple l’outil de suivi financier, le dispositif est devenu le socle d’un système plus large qui relie les données, la coordination et la prise de décision en temps réel. On dispose désormais, et pour la première fois, d’une vue d’ensemble claire de la façon dont les ressources sont distribuées et où celles-ci viennent. Les goulots d’étranglement dans l’accompagnement assuré au niveau des provinces sont devenus visibles. Les disparités entre les engagements de financement et les besoins sur le terrain ont été mises en évidence. Compte tenu de la situation de la RDC, aux prises avec une épidémie en évolution rapide, ces informations ont favorisé la prise de meilleures décisions, plus rapidement, qui ont finalement permis de sauver des vies.
Le Dr Dieudonné Mwamba Kazadi, Directeur général de l’Institut National de Santé Publique de la RDC, a souligné le caractère décisif de l’outil, qui a marqué un tournant : « Il garantit la transparence et la redevabilité. La coordination a véritablement été améliorée et elle s’améliorera encore à mesure que nous continuerons à utiliser l’outil. »
Un modèle face à d’autres agents pathogènes et pour d’autres pays
En plus de soutenir la réponse à la mpox de la RDC, l’outil sert également de modèle pour d’autres équipes engagées dans la mobilisation des ressources. La Banque mondiale et d’autres partenaires sont intéressés par l’outil et des discussions se tiennent quant à son éventuelle utilité face à d’autres agents pathogènes et dans d’autres pays. L’Équipe A en RDC, quant à elle, continue de travailler avec les responsables de la santé afin de maintenir et d’étendre son utilisation. Pour cela, elle continue d’œuvrer au renforcement des capacités locales dans le but de pérenniser l’outil en assurant la formation des responsables au niveau provincial et en remédiant aux lacunes en matière de connexion à l’Internet, qui pourraient empêcher les mises à jour en temps réel.
Rationaliser les partenariats et aligner les bailleurs de fonds
« Il ne s’agit pas seulement d’un outil ; c’est un tournant dans la façon dont les gens ont su apporter la clarté et prendre les rênes sous pression, » a déclaré Jobin Abraham, directeur Leadership, Gouvernance et Financement chez Resolve to Save Lives. « La visibilité en temps réel permet aux responsables gouvernementaux en RDC de percer le brouillard du financement fragmenté et d’autres besoins à financer. Ils prennent des décisions plus rapides et plus réfléchies, rationalisent les partenariats et alignent le soutien sur les priorités nationales. Cette initiative nous montre avec force comment s’ancrer dans un objectif, maintenir le cap en dépit des incertitudes et repenser les systèmes pour surmonter la complexité. »